C'est la rentrée 2015!

Pour les petits mecs, les super héros, 
les pirates, les Zorro, les chevaliers...




Pour les filles roses, rouges et fuchsias,
 les princesses et les écuyères:






Pour les créatifs, les inventifs et les artistes:




Et pour les dompteurs de dinosaures:




"Le bibou"

Le bibou, Isol & Laurana Serres-Giardi (traduc)
éd. Rue du monde, dès 4 ans.


"La maison est calme.
Le quartier, silencieux.
Le chat, endormi.
Chacun vaque à ses occupations.
Les jours se suivent bien ordonnés: après le mardi, vient le mercredi... 
... jusqu'à ce que, un jour, le bibou déboule!"
Y avait-il encore moyen d'écrire un album sur la venue d'un bébé sans faire de la redite? Voui! Isol nous offre une fiche technique humoristique et poétique de la morphologie d'un bibou. La nécessité de l'alarme surpuissante, de la petite soupape à téter, des petites fenêtres pour voir ce qui se passe autour de lui ou au dedans quand les rideaux sont fermés, des petits tunnels à respirer, des protubérances en forme de colimaçon qui ne sont pas des poignées mais bien des radars soniques, sans oublier les mécanismes d'évacuation et le petit noeud au milieu de son corps comme si on l'avait gonflé par là. L'auteur nous parle aussi des super pouvoirs d'un bibou: enregistreur,  hypnotiseur, miroir, stimulateur de mémoire ... Et puis, Isol nous livre un grand secret dans cet album: la raison pour laquelle le bibou décide de vivre sa vie ici, parmi les humains, après son long voyage et son arrivée sur Terre...

"Lotte"

Lotte, fille pirate, Sandrine Bonini & Audrey Spiry, 
éd. Sarbacane, dès 5 ans.


Ce qui frappe d'abord dans cet album, ce sont les dessins. Des illustrations au traitement inhabituel qui explosent de couleurs, de détails, qui fourmillent de vie et de joie comme l'héroïne de cette histoire. Alors on aime ou on n'aime pas ces illustrations originales et fortes de contrastes!  En tout cas, Lotte est un hymne à la nature, à la forêt, la jungle, les animaux, les trésors qui s'offrent à ceux qui savent regarder, explorer, apprivoiser. C'est aussi un album qui rend hommage à nos mondes secrets, à nos refuges propres à l'enfance, ces mondes qu'une petite fille solitaire peut se construire et qu'elle est prête à défendre contre vents et marées, au sens propre comme au figuré. Un repère, mi-réel mi-imaginaire, d'une fille pirate, d'une sauvageonne qui pourrait s'y perdre, à moins que...
Très bel album. On ne passe pas à côté, s'il vous plaît!

"Un Très Grand Prince"

Un Très Grand Prince, Cati Baur & Célia Le Dressay, 
éd. L'école des loisirs, dès 3 ans.


c'est l'histoire d'un prince genre "Moi je... Moi je...", qui se croit très grand parce que son royaume est riquiqui, aussi étriqué que sa vie à défendre le dit royaume de toute intrusion et aussi minuscule que sa générosité. Evidemment, l'imprévu va débarquer dans sa vie et évidemment, il va s'en débarrasser et le chasser loin. Mais cela ne lui suffira pas parce que, pour beaucoup de prince dans son genre, savoir que d'autres sont heureux sans lui et malgré son rejet, cela n'est pas supportable! Son petit périple de rabat joie se transformera en piège à affection et le petit prince du minuscule royaume du coeur sec se métamorphosera en... en quoi à votre avis?
Parfois, c'est la façon dont on aborde les autres, la bienveillance de notre regard qui leur permet de changer.

"Ab et Cé"

Ab et Cé, Matthieu Maudet, 
éd. L'école des loisirs, coll. Loulou & Cie, dès 2 ans.


Un livre cartonné qui se déplie comme un accordéon et puis quand on a fini, on le retourne et on continue dans l'autre sens. L'enfant peut le lire assis et juste tourner les pages ou debout, le livre étalé sous ses pieds, voire couché en regardant l'histoire se dérouler sur cette fresque installée comme un paravent. Le livre est sans texte mais est plein de mots! En effet, c'est la rencontre de deux personnages, Ab et Cé mais c'est aussi un album où chaque page est consacrée à une lettre de l'alphabet. C'est à l'enfant à observer et à donner le plus de mot commençant par la lettre de la page: noms, adjectifs, verbes. Un livre-jeux qui se joue seul ou à plusieurs, qui permet à l'enfant de prendre les rennes de l'histoire, de raconter avec ses propres mots et d'en apprendre de nouveaux. Que ferait-on sans un Maudet en littérature jeunesse, je vous le demande?

"Et le soir" - "Et le matin"

Et le soir quand la nuit tombe...,
 Anne Crausaz, éd. MeMo, dès 2 ans.


Et le matin quand le jour se lève...,
Anne Crausaz, éd. MeMo, dès 2 ans.


Les animaux se réveillent ou s'endorment après une nuit ou une journée bien remplie et les petits enfants font de même. Deux livres tout cartonnés et tout en douceur poétique pour des petits rituels du coucher et du lever. L'enfant apprend par la même occasion des secrets de nature, n'a plus peur des bruits de la nuit ou de l'aube qu'il peut désormais identifier. De toute beauté...

"Nous les menteurs"

Nous les menteurs, E. Lockhart, 
éd. Gallimard Jeunesse, dès 15 ans.


Un roman à la première personne. Cadence, 17 ans, l’aînée des petits enfants de la "splendide famille Sinclair" raconte. Elle raconte ses étés sur la petite île familiale avec ses cousins, la famille, les patriarches. Etés dorés..., ou peut-être pas tant que ça?
Une ambiance lourde, une certaine lenteur, quelques répétitions, notamment dans les maximes qui font loi dans cette famille bien comme il faut: "Sois normale, ... pas de scandale, respire un bon coup et redresse-toi". Une narration au même rythme que les mouvements de la mer qui emprisonne le refuge estival de la famille Sinclair, que ces vagues qui lèchent la petite plage de Beechwood Island. On s'ennuierait presque sous la torpeur des mots. Tout semble lent, cousu de fils blancs. Et puis, les "pourquoi" qui semblent sans réponse: pourquoi "les menteurs", que s'est-il passé cet "été 15 " pour que Cadence souffre autant de migraines, ne soit plus que l'ombre d'elle-même, ne se souvienne pas? Pourquoi l'a-t-on empêchée de venir sur l'île l'été de ses 16 ans? Et puis, il y a sa façon de s'exprimer, décrivant ses sentiments comme des blessures physiques. Et puis, on reste, on s'accroche parce que on veut savoir et qu'on sent, dans cette narration monochrome qui met mal à l'aise, que quelque chose nous échappe, on se dit que la chute a intérêt à nous bouleverser... Et puis, on sait et on tombe des nues, on se prend la claque, on réalise qu'on a fait fausse route dès le début, on repasse les chapitres dans sa tête et là, on applaudit le génie de l'auteur!