Nous les menteurs, E. Lockhart,
éd. Gallimard Jeunesse, dès 15 ans.
Un roman à la première personne. Cadence, 17 ans, l’aînée des petits enfants de la "splendide famille Sinclair" raconte. Elle raconte ses étés sur la petite île familiale avec ses cousins, la famille, les patriarches. Etés dorés..., ou peut-être pas tant que ça?
Une ambiance lourde, une certaine lenteur, quelques répétitions, notamment dans les maximes qui font loi dans cette famille bien comme il faut: "Sois normale, ... pas de scandale, respire un bon coup et redresse-toi". Une narration au même rythme que les mouvements de la mer qui emprisonne le refuge estival de la famille Sinclair, que ces vagues qui lèchent la petite plage de Beechwood Island. On s'ennuierait presque sous la torpeur des mots. Tout semble lent, cousu de fils blancs. Et puis, les "pourquoi" qui semblent sans réponse: pourquoi "les menteurs", que s'est-il passé cet "été 15 " pour que Cadence souffre autant de migraines, ne soit plus que l'ombre d'elle-même, ne se souvienne pas? Pourquoi l'a-t-on empêchée de venir sur l'île l'été de ses 16 ans? Et puis, il y a sa façon de s'exprimer, décrivant ses sentiments comme des blessures physiques. Et puis, on reste, on s'accroche parce que on veut savoir et qu'on sent, dans cette narration monochrome qui met mal à l'aise, que quelque chose nous échappe, on se dit que la chute a intérêt à nous bouleverser... Et puis, on sait et on tombe des nues, on se prend la claque, on réalise qu'on a fait fausse route dès le début, on repasse les chapitres dans sa tête et là, on applaudit le génie de l'auteur!