Les valisettes "cadeau de naissance"

Un cadeau original pour une naissance et qui en jette? La valisette!

En fonction de votre budget, nous garnirons une valisette en carton de petits livres, d'un doudou, d'un hochet d'un livre pour le bain ou en tissu, d'un gant de toilette... selon l'inspiration et vos désirs. 
La valisette est emballée ouverte dans du papier cristal pour belle présentation.



N'hésitez pas à nous passer commande par téléphone ou par mail.

Ps: la valisette anniversaire existe aussi!

"La double vie de Cassiel Roadnight"

La double vie de Cassiel Roadnight
Jenny Valentine, éd. L'école des loisirs, 
coll. Medium, dès 12 ans.


Ouuuh... Là, Jenny Valentine a frappé fort! Alors, on s'arrête et on déguste! Un jeune adolescent dans un foyer qui refuse obstinément de donner son nom. Des éducateurs qui pensent reconnaître en lui le garçon de l'affiche: Cassiel Roadnight, porté disparu depuis deux ans. C'est vrai que Chap lui ressemble comme deux goutte d'eau et que c'est tentant pour quelqu'un qui veut fuir sa vie de revêtir celle d'un autre. Alors, Chap laisse faire. Il se découvre une sœur, une mère dépressive, une belle maison perdue sur une colline, un grand frère et un chien. Tous croient retrouver Cassiel et Chap doit jouer sans faillir un rôle dont il ne connaît pas les répliques. Le jeu est dangereux! Mais peut-être que le plus dangereux pour Chap n'est pas de rater son audition mais bien la vie-même du personnage dont il a volé l'existence. Car, après tout, pourquoi Cassiel a-t-il disparu? Pourquoi son copain Floyd est-il persuadé de sa mort? Et dans ce cas, qui l'aurait tué?La tension monte au fur et à mesure que le lecteur s'interroge. 
L'histoire est menée de main de maître dans une narration jouant avec les flash back: le présent de funambule du faux Cassiel, le passé bouleversé du vrai Chap. Les informations sont distillées au rythme des propres découvertes du héros. Comme lui, on veut savoir, comme lui on tremble, comme lui on accumule les hypothèses avant de découvrir que la vérité est parfois plus créative et terrible que l'imagination....

"Sombres citrouilles"

Sombres citrouilles, Malika Ferdjoukh, 
éd. L'école des loisirs, coll. Médium, dès 12 ans.


Malika Ferdjoukh, parfois, elle nous écrit des petits miracles de littérature. Quatre sœurs et Sombres citrouilles sont des petits miracles! Dans ce cas, nous sommes projetés par un style zéro défaut au sein de la vie d'autres. Même pas des personnages, non!, des êtres uniques et vivants, chacun avec leurs failles et leurs secrets. Des êtres auxquels on s'attache irrémédiablement et qu'on ne voudrait jamais quitter, regarder grandir, regarder vieillir... 
Pourtant dans Sombres citrouilles, nous ne restons avec eux que 24 heures. Le temps de cette journée du 31 octobre, anniversaire de Papigrand, patriarche en fauteuil roulant d'une famille haut de gamme: les Coudrier. A cette occasion, trois génération se retrouvent à la Collinière pour des festivités dirigées d'une main de fer par Mamigrand. Tout se déroule sans faille jusqu'à ce que le jeune Hermès (13 ans presque 14), Annette et Violette (les jumelles) et Colin-six ans trouvent un monsieur mort, couché dans le potager, au milieu du carré de courges
24 heures pour apprendre ce qui s'est passé juste avant qu'ils ne découvrent le monsieur inconnu dans le potager et juste après. 24 heures pour qu'un pan de mur protégeant un secret de famille se fendille et s'écroule, entraînant avec lui la muraille toute entière, celle joliment décorée et hypocrite qui cachait aux yeux du monde les immondes agissements de cette grande famille, celle qui faisait croire à son irréprochable bienséance. Cependant, dans ce sombre paysage, les enfants sont épargnés: ce sont eux les bulles d'amour, de poésie, de révolte, d'humour involontaire et de tendre tristesse. Ce sont eux les stimuli, les tireurs de ficelles, les voix prioritaires.
Les chapitres se succèdent comme autant de pièces de puzzle portant la couleur d'un des personnages. Comme dans un chœur, chacun apporte sa tonalité et ses yeux à l'intrigue, épinglant un regard en coin ou un détail anodin qui prendra toute son importance dans le dénouement de cet imbroglio familial... et meurtrier. Un pur délice!

(Sortie poche: mars 2015)

" Tor et les gnomes"

Tor et les gnomes, Thomas Lavachery, 
éd. L'école des loisirs, coll. Mouche, dès 7 ans.


Oui, les Trois histoires de Jojo de la jungle, c'est lui. La saga de Bjorn le Morphir c'est lui aussi, c'est Lavachery! Du coup, déjà, à priori, on se régale... Et on a raison!
Tor, il aime pêcher avec son barbu de père et son oncle moustachu mais là, l'ambiance est plutôt orageuse: aucun poisson ne mord. Pour sûr, c'est un tour du  farfajoll. Du quoi? Du farfajoll, ce gnome des eaux qui apprend aux poissons à s'éloigner des hameçons pour faire enrager les humains. Mais ça ne va pas se passer comme ça! Les deux mâles bourrus capturent le minuscule amphibien et l'exposent sur la place publique.

Tous les villageois y voient un monstre tout droit descendu des enfers et la peur leur faire crier "A mort, à mort!". Tor, lui, ce qu'il voit, c'est une créature extraordinaire en détresse et ce qu'il s’apprête à faire cette nuit-là va faire de lui un petit garçon tout aussi extraordinaire...

"Le prodigieux destin de Peter"

Le prodigieux destin de Peter
Maëlle Fierpied, éd. L'école des loisirs, dès 15 ans.


Un roman réaliste avec quelques gouttes de merveilleux qui nous fait penser "Bah! pourquoi pas finalement..." et nous entraîne dans cette histoire d'enfant né vilain petit canard mais qui finira par voler de ses propres ailes, au propre comme au figuré! 
Peter Peton est né tout maigrichon puis en grandissant, ne sachant pas parler, il est diagnostiqué retardé. Un petit garçon gentil, doux, passant son temps à dessiner mais simplet. Quand son père est engagé comme concierge de l'usine de chaussons de Monsieur Pantoufle, Peter se découvre une passion pour la grosse chaudière qui occupe le grenier où loge la famille. Il y voit un gros dragon qui respire fort et le protège pendant la nuit. Mais le gros dragon explose et Peter est recouvert de polyductimère. Il en sort vivant certes mais métamorphosé: d'abord, toute sa pilosité a disparu, ensuite, Peter se met à parler, sa vue devient phénoménale, il se découvre une fascination pour le ciel et ... des moignons puis des ailes sans plumes lui poussent dans le dos. 
Commence alors pour lui, un itinéraire extraordinaire qui va le mener à se découvrir une nouvelle famille, le cirque des Merveilles, et à faire de sa difformité, qui fut un temps honteuse, un atout merveilleux lui permettant de faire naître des étoiles dans les yeux de quiconque contemplera son ballet aérien. "Tout ce que ne tue pas, rend plus fort", dit-on. C'est aussi le cas de Peter qui au fil des épreuves et des accidents, des rencontres et des apprentissages, se construit et devient véritablement lui-même dans toute sa différence. Le prodigieux destin de Peter est aussi une plongée dans le monde du cirque au XIXème siècle, époque qui oscille entre spectacles artistiques féeriques et d'immenses "Freak shows", véritables galeries de phénomènes humains, montés par des hommes sans scrupule à grand renfort d'un nouvel outil: la publicité. Le parcours de notre héros ouvre la voie aux lecteurs adolescents, qui sont dans un âge de métamorphose où assumer son côté "Peter" est souvent douloureux. 

"Comme un feu furieux"

Comme un feu furieux, Marie Chartres, 
éd. L'école des loisirs, dès 15 ans.


Comme un feu furieux c'est avant tout une atmosphère et un langage. Un langage où la poésie est reine pour l'auteur, où la poésie est refuge pour les personnages.
Le lecteur s'engouffre au sein d'une famille dysfonctionnelle, dans l'obscurité physique d'un pays où le soleil ne se lève plus et dans l'obscurité psychique d'un deuil impossible à faire.
Nous sommes à Tiksi, au bord de l'Arctique, une ville elle-même en deuil d'une activité portuaire autrefois florissante, une ville qui se vide, une ville qui se meure, une ville prisonnière des glaces et qui décompte les jours la séparant du retour du Yamal, le majestueux et gigantesque navire brise-glace. On a l'impression d'une ville en ruine perdue dans ces boules de neige en verre que l'on secouait, enfant, pour y voir tourbillonner les flocons.

C'est là que vivent les Bolotine, englués dans un secret de famille et entassés dans un appartement boîte d'allumettes. Il y a le père qui fuit et plonge à cœur perdu dans un travail de jour et de nuit. Gavriil, l’aîné, emmuré dans sa chambre et le silence, depuis un an, depuis le drame et qui survit grâce à son nid de feuilles noircies de poèmes. Il y a Lazar, le plus jeune, ses questions infinies, ses nuits pelotonné contre sa sœur, sa soif et sa joie de vivre malgré tout. La narratrice, Galya, la fille aux poèmes plein la tête, qui s'acharne à croire en ses rêves d'océanographe et à garder espoir malgré la nuit, malgré cette colère sourde, les "comment" et les "pourquoi", malgré le poids de cette famille qui repose sur ses épaules et les souvenirs des jours heureux. Et puis, il y a Josiah, le berger allemand, qui semble être le fil de chaleur qui maintient, maladroitement mais solidement, les membres fragiles de cette famille ensemble. Enfin, il y a les rencontres: Arkadiy, le vieil homme aux mains rouges, détenteur de la mémoire des lieux et des gens, qui parle par énigmes mais ouvre les portes. Evguenia, la jeune photographe qui incarne tous les possibles et va être l'index et le pouce tirant sur le bon fil pour dénouer cette pelote de tristesse et de culpabilité, et Anatoline, le capitaine du Yamal, l'étincelle qui va permettre à la vérité d'exploser.

Comme je l'ai dit, la poésie est omniprésente et parfois, les envolées de style, les métaphores déservent les descriptions. Je n'ai pas vraiment ressenti le froid et la nuit comme j'ai pu les vivre dans 40 jours de nuit ou dans La forteresse des lapins, par exemple. Mais cela n'a pas vraiment d'importance car les paysages qui comptent dans ce roman sont les paysages intérieurs et certains passages m'ont bouleversé par leur beauté et leur justesse comme celui sur le premier rire après une tragédie. Et si les véritables héros de ce roman étaient les émotions et les mondes intérieurs?

Extrait: "Et il est entré dans sa chambre en me laissant cette grenade dégoupillée entre les mains.(...) 
Je n'ai pas réussi à savoir si j'étais emplie de fureur ou de vide. J'ai entendu le bruit de la porte lorsqu'elle a claqué.
Et puis rien.
Je crois que je suis tombée.
Je suis resté debout mais je suis tombée à l'intérieur de moi. En mille morceaux."

"Boucs émissaires"


Boucs émissaires, Brock Cole, 
éd. L'école des loisirs, coll. Médium, dès 12 ans.



N'a-t-on pas tous eu un moment comme ça dans notre enfance? Un moment où l'on s'est senti rejeté par les autres, blessé au cœur, trahi? C'est cela qu'Howie et Laura ont vécu . Ils se sont crus intégrés à la colonie du bord du lac. Pas populaires, non, bien sûr! Mais ils ont crû qu'on les laisserait tranquilles pour une fois. Lui est plutôt maigrichon, elle a toujours été solitaire et ne sait pas nager. Plus faibles, quoi! Différents. Les autres gamins les laissent seuls, après les avoir privés de leurs vêtements, sur l'île aux boucs. Une vieille tradition qui fait rire tout le monde: seuls, nus, toute une nuit dans la nature... Howie et Laura sont devenus les nouveaux "boucs émissaires". Mais le garçon et la fille se retrouvent et décident de faire ce que personne n'aurait envisager: fuir ensemble. Tout plutôt que de retourner à la colonie, tout plutôt que d'essuyer d'autres moqueries, d'autres brimades.
Une écriture fluide, des mots qui roulent comme des galets dans un ruisseau, un léger bruit d'eau, beaucoup de fraîcheur, voilà l'impression que je garde du style de Brock Cole. Une écriture calme et limpide comme porte-parole de deux cœurs purs et de leur innocence. Car oui, ils fuient, dénués de tout et dénudés, s'épaulent, s'observent, s'apprivoisent comme deux animaux blessés: juste une fille et un garçon. Ils "empruntent" pour survivre, tiennent une liste de ce qu'ils devront rembourser et leur naïveté nous touche. Ils avancent, se faufilent, s'intègrent, tentent de disparaître. Tout le monde les cherche et eux jouent à la transparence. Le voyage, dominé par deux obsessions -s'éloigner et satisfaire leurs besoins primaires -, va tisser entre eux un lien inaltérable. Désormais, le jeu grandeur nature a un autre enjeu, celui de protéger ce lien des adultes, de leur regard qui salit tout, ne comprend pas. Protéger ce qui est né timidement entre eux puis s'est incrusté: du respect, de l'entraide, de l'amitié... De l'amours? De la beauté en tout cas!
Un roman qui fait du bien et nous rappelle ce que nous avons peut-être perdu, ce que nous devons reconquérir.

(sortie poche: mars 2015)